3 livres à mettre entre toutes les mains

Aujourd’hui, je vous partage 3 livres qui m’ont marqué profondément en tant que pratiquant et enseignant d’arts martiaux. Qu’il s’agisse de sagesse martiale, de culture ou de résilience, ces ouvrages sont de véritables trésors à lire et relire. Que vous soyez judoka, karatéka, pratiquant d’arnis, enseignant ou simplement passionné, ces lectures vous aideront à mieux comprendre ce que vous faites sur le tatami… et pourquoi vous le faites.

👇 Retrouvez ici les livres présentés dans la vidéo :
🔹 L’esprit du Judo – Jean-Lucien Jazarin
🔹 Les Guerriers Magiciens – Dani Faynot
🔹 Les Vertus de l’échec – Charles Pépin

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📚 INTRODUCTION

Aujourd’hui, je vous présente trois livres qui méritent une place de choix dans la bibliothèque de tout pratiquant d’arts martiaux. Un classique du judo chargé de sagesse, une plongée rare dans la culture des arts martiaux philippins, et un essai puissant sur l’échec…

Trois ouvrages très différents, mais qui ont un point commun : ils nourrissent autant l’esprit que le corps, autant le pratiquant que l’être humain. Si vous êtes en quête de sens, de profondeur, ou tout simplement d’inspiration pour continuer à avancer dans votre pratique, cette chronique est faite pour vous.

Et comme d’habitude, dites-moi en commentaire si vous avez déjà lu l’un de ces livres, ou si l’un d’eux vous interpelle particulièrement.

📘 L’ESPRIT DU JUDO – Jean-Lucien Jazarin

Le premier livre que je vous recommande est L’esprit du Judo, écrit par Jean-Lucien Jazarin. Ce livre m’a été offert par un ami judoka. Il savait très bien que je ne pratique pas le judo, mais il a senti que ce livre pouvait me parler. Et il a eu totalement raison.

Jean-Lucien Jazarin (1900-1982) est l’un des premiers grands noms du judo français. Il a été élève de Kawaishi sensei et Awazu sensei, et a présidé pendant 23 ans le Collège National des Ceintures Noires. Son livre a été publié en 1968, à une époque où le judo, comme beaucoup d’arts martiaux japonais, commençait à s’enraciner en France, mais restait encore entouré d’un certain mystère.

L’esprit du Judo, c’est un témoignage rare, une transmission entre un élève et son maître japonais.

Ce n’est pas un manuel technique, mais une véritable méditation sur la voie martiale. Si le cadre est celui du judo, on peut facilement transposer ce qu’on lit à tout autre art martial. Ce que j’aime particulièrement dans ce livre, c’est la forme : des dialogues vivants entre l’auteur et son maître.

On est plongé dans une conversation sincère, souvent pleine de sagesse, parfois surprenante. Cela donne un ton très humain, très accessible. On n’a pas l’impression de lire un traité, mais plutôt de suivre un cheminement personnel, presque un roman initiatique.

Et à travers ces échanges, on touche à des thématiques profondes : la discipline, le temps, la persévérance, le rôle du maître, la place de l’humilité dans l’apprentissage. Il y a cette scène marquante où le maître calcule le nombre d’heures réelles qu’un judoka français pratique par an… et compare ça à ce qu’un Japonais s’impose. J’en ai d’ailleurs parlé dans cette vidéo.

C’est percutant, presque provocateur, mais terriblement vrai. Et ça nous pousse à réfléchir à notre propre engagement. Je l’ai relu pendant le confinement. Et cette deuxième lecture m’a encore plus touché que la première. Ce livre m’a rappelé que ce n’est pas seulement le corps qui travaille sur le tatami, mais aussi l’esprit. Et c’est ça, au fond, le cœur du Budo.

Je suis toujours étonné que si peu de judokas – ou de pratiquants tout court – le connaissent. C’est un livre précieux, à lire et à relire, pour se reconnecter à l’essentiel.

📗 LES GUERRIERS MAGICIENS – Dani Faynot

Le deuxième livre, c’est Les Guerriers Magiciens, de Grand Master Dani Faynot. J’ai eu le privilège d’en écrire la préface, et je suis fier de pouvoir vous en parler ici car c’est bien plus qu’un livre : c’est une porte d’entrée vers une culture fascinante.

Dani Faynot, en plus d’être un expert reconnu dans les arts martiaux philippins, est sociologue et anthropologue de formation. Il a voulu, à travers ce livre, combler un vide : il existe très peu d’ouvrages complets et documentés sur l’histoire, la culture et l’évolution des arts martiaux philippins. Ce qu’il a produit ici est un travail de fond, un livre de transmission, qui s’adresse autant aux pratiquants qu’aux curieux de culture.

La première partie du livre revient sur l’histoire des Philippines, les vagues migratoires, l’évolution des armes, les formes de combat chez les premiers peuples chasseurs, l’impact des colonisations espagnole, japonaise, américaine… On découvre que les arts martiaux philippins sont nés au croisement des civilisations. C’est un véritable carrefour entre le Japon, la Chine, l’Indonésie, et même les traditions malaises et indiennes. Chaque influence a modifié les armes, les stratégies, la manière même de penser le combat.

Mais ce qui rend Les Guerriers Magiciens encore plus unique, c’est sa seconde partie, dédiée à l’aspect ésotérique et spirituel des FMA. Là où beaucoup de pratiquants occidentaux séparent la technique de la croyance, Dani nous rappelle qu’aux Philippines, l’art martial est intimement lié à la vision du monde, aux croyances, aux rites. Il y a dans ce livre des pages étonnantes sur les tatouages de protection, sur les maîtres guérisseurs (faith healers), sur le chamanisme, sur la relation à la mort, à l’invisible.

Et même si cela peut sembler éloigné de notre quotidien, c’est une clé essentielle pour comprendre l’état d’esprit dans lequel ces arts sont pratiqués là-bas.

Dani évoque aussi la dimension sensorielle du combat : la place de l’intuition, de la perception affinée, la “radio des sens” comme il l’appelle, qu’on peut apprendre à accorder pour lire son adversaire au-delà du visible.

Le titre du livre, Les Guerriers Magiciens, prend ici tout son sens. On parle de guerriers, mais aussi de magiciens, parce qu’ils pratiquent une forme de combat ancrée dans une alchimie personnelle, spirituelle, tribale. Une culture où l’entraînement forge autant le corps que l’âme. Et cela se retrouve dans la façon de marcher, de se battre, de vivre.

C’est un livre rare, puissant, exigeant, mais aussi très accessible.

Je le recommande à tous ceux qui veulent comprendre d’où viennent les gestes, et pourquoi certaines traditions ne peuvent pas être réduites à de simples techniques. Et si vous souhaitez explorer le versant plus technique – drills, armes, principes – un coffret vidéo est disponible sur Imagin’ Arts Digital, pour prolonger l’expérience.

Les Guerriers Magiciens, c’est un voyage. Et je vous le dis avec sincérité : il m’a profondément marqué.

📙 LES VERTUS DE L’ÉCHEC – Charles Pépin

Le troisième livre dont je veux vous parler est différent… mais tout aussi essentiel : Les Vertus de l’échec, de Charles Pépin. Il ne parle pas spécifiquement d’arts martiaux, mais il devrait être lu par tous les pratiquants, et peut-être encore plus par les enseignants.

Dans ce livre, Charles Pépin nous invite à changer notre regard sur l’échec. Il montre à quel point les échecs – qu’ils soient personnels, professionnels ou sportifs – sont souvent des tremplins pour se révéler, se réorienter, progresser.

Il cite les parcours de Rafael Nadal, Steve Jobs, J.K. Rowling, mais aussi des philosophes comme Nietzsche, Marc-Aurèle ou Sartre pour étayer son propos.

Et forcément, cela résonne fort pour nous, pratiquants. Qui n’a jamais raté un kata ? Un passage de grade ? Une prestation qu’on pensait maîtriser ? Mais comme dans le Budo, l’essentiel n’est pas la chute… c’est ce qu’on apprend en se relevant.

Ce livre m’a apporté des outils. Pour moi, mais aussi pour mes élèves.

Il m’a rappelé que l’échec fait partie intégrante du chemin. Qu’il faut l’assumer, l’accepter, l’utiliser. Et surtout, qu’on ne peut pas progresser durablement sans passer par des étapes difficiles.

C’est un petit ouvrage, facile à lire, mais très profond. Je le recommande vivement à tous ceux qui veulent construire une pratique solide et durable, fondée sur la résilience.

Ces trois livres – L’Esprit du Judo, Les Guerriers Magiciens et Les Vertus de l’Échec – m’ont tous apporté quelque chose de fort. Ils m’ont permis de réfléchir, de me remettre en question, de m’inspirer aussi. Et je suis convaincu qu’ils peuvent vous aider à approfondir votre pratique… et à mieux comprendre ce que vous faites sur le tatami.

Nourrir l’esprit, c’est essentiel. Mais pour être un pratiquant, il faut pratiquer.

Et pour mieux apprendre, mieux progresser, rien ne vaut la vidéo. Parce que voir le mouvement en action, écouter les explications des experts, ressentir l’énergie d’une démonstration, c’est encore mieux 🎥 C’est exactement ce que vous trouverez sur Imagin’ Arts Digital, la plateforme de streaming dédiée aux arts martiaux.

Merci à vous pour votre fidélité… et belle pratique à tous.